Présentation

Terres de Couleurs, association loi 1901, accompagne depuis 2012 des jeunes filles Maasaï dont les familles rejettent l'excision, culturellement pratiquée dans cette ethnie (Kenya)
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mercredi 9 janvier 2013

TERRES de COULEURS interview par Feuille de Chou Lorient

http://www.feuille-de-chou-lorient.info/terres-de-couleurs.article

Pour le lire dans sa version originale cliquer sur le lien ci-dessus



Bonjour Maïtha, quel est ton parcours ?

En 1999, j’ai fait un premier voyage au Sénégal. A l’époque, j’étais travailleuse indépendante en audits de gestion et je travaillais pour un groupe national d’architectes constructeurs. En 2000, mon contrat a été rompu et en 2001, je suis donc partie vivre au Sénégal. En 2002, je suis revenue en France et j’ai créé Terres de couleurs en 2003. C’était une façon de mettre une barrière entre ce peuple trop attachant et moi ; la structure de l’association m’a permis de prendre de la distance par rapport à mon investissement personnel financier dans mes projets avec le Sénégal.

Comment intervient ton association ?

L’association travaille avec les villages sur trois plans :
- l’artisanat, problèmes de société,
- l’éveil et l’éducation,
- et la santé et la protection.
Nous passons un contrat moral d’échange avec un village pour une durée de trois ans. Pas plus, pour ne pas leur donner un sentiment de dépendance. Au départ, nous avons aidé les artisans dans leur activité (achat de machine à coudre, conseils sur de nouveaux produits, etc.). Pour les villages les plus pauvres, nous avons créé ensemble un atelier de teinture de coton et accompagné pour l’achat de fournitures, les écoles et le dispensaire. Dispensaire sous contrôle du Ministère de la Santé avec qui je ne partage pas vraiment les mêmes idées au sujet de la médicamentation. En effet, nous connaissions l’existence de l’Hôpital traditionnel de Keur Massar près de Dakar créé par le professeur Yvette Parès, premier hôpital de médecine traditionnelle au Sénégal, qui oeuvre avec l’intervention des tradi-praticiens, (notamment dans la lutte contre la lèpre dans les années 1980). Le dispensaire a été obligé de refuser l’accès à ces services et est obligé de prodiguer une médicamentation européenne complètement inadaptée aux habitants de ce pays. Bref…
De 2003 à 2010, nous avons passé un contrat moral avec cinq villages dont 2 que nous avons abandonné car l’échange /partenariat ne fonctionnait pas. Je pense que le danger de l’humanitaire peut être une dérive…vers une nouvelle forme de colonisation. En effet, il faut savoir rester humble à sa place dans tout ceci. Après plusieurs incompréhensions avec une population habituée à trop recevoir, j’ai décidé d’arrêter temporairement, les actions en cours venant à terme avec les villages.


Comment en es-tu venue à ton combat contre l’excision ?

En 1999, la loi sénégalaise contre l’excision est passée. C’était un sujet tabou et officiellement, l’excision n’existait plus. Il n’en était rien ! En juillet 2011, lors de mon dernier voyage au Sénégal, mon dernier constat a été, pas possible d’agir ici car après avoir donné mon avis sur l’excision, on m’a reprochée de jouer « le retour du colon ».
Dans le même temps j’ai rencontré en France Kenny Matampash. Maasaï, il est le fondateur et directeur de NIA, Neighbours Initiative Alliance, ONG de défense des zones pastorales, il a participé au groupe de travail de l’ONU sur les Peuples Autochtones et est consultant en écologie pastorale auprès de la Banque Mondiale.
Ensemble, nous avons organisé une première conférence au Festival du carnet de voyage d’Inzinzac-Lochrist en octobre 2010. Ma première question a été : « Et l’excision ? », il m’a répondu que plus de 90% des femmes étaient excisées et cela, malgré la loi passée en 2001 au Kenya. Ce rite est encore largement pratiqué à la demande des femmes Maasaï pour des questions d’habitudes culturelles.
En mars 2012, j’ai donc lancé avec l’association Terres de Couleurs le projet « Maasaï ». Ce peuple africain comprend 1 million de personnes au Kenya et 800 000 en Tanzanie (environ – les chiffres différent d’une information à l’autre). Grâce aux actions menées par l’association (conférences, dons, opération Bol de riz dans les écoles, ventes de bijoux), nous avons récoltés 5000 euros ce qui correspond à un an et demi de scolarité pour 9 jeunes filles non excisées, en contrat moral avec les parents. Un document doit être signé par les parents et marque officiellement le remplacement de l’excision par un rite alternatif. Au Kenya, l’école primaire est gratuite et le collège est payant. Pour éviter de payer, les parents marient leur fille avant le passage au collège et l’excision se pratique « pour » le mariage. Le financement de leur scolarisation en collège est donc primordial dans notre combat contre l’excision.

L’opération Bol de riz ?

Le principe est simple : lors d’un repas, les élèves des lycées participants (Colbert, Marie Lefranc, Jean Paul II Notre-Dame du Ter etc.. ) mangent uniquement un bol de riz avec légumes. La différence entre le prix d’un repas habituel et le prix du bol de riz est reversée à une association de solidarité internationale. En 2012, nous avons bénéficié de cette opération.
Les bijoux vendus sont conçus par les femmes Maasaï de la région de Kajiado. Une part du prix revient à la fabrication et l’autre part est reversée à la cause de la scolarisation contre l’excision.

Quel est le programme pour 2013 ?

- le 24 janvier prochain, nous avons notre assemblée générale, neuf mois après le lancement du projet Maasaï, où nous ferons le point.
- le 16 et 17 février, nous participons au Week-end du Cœur. L’argent recueilli est reparti entre toutes les associations caritatives et de solidarité internationale de Ploemeur.
- En février/mars, pour la tombola de « 100% pour les assos », organisé par le Crédit Mutuel de Bretagne, nous avons des tickets à vendre au prix d’1,50 euros (1,25 euros est reversé à l’association qui a vendu le ticket).
- Le 29 Mars il y a opération Bol de riz 2013 du Collège Jean Paul II à Ploemeur au bénéfice de nos actions.
J’ai prévu quelques réunions d’information sur l’excision, une vente de bijoux au restaurant Kertoucouleur maintenant à Lorient, une exposition de photos et je pense repartir pour l’Afrique d’abord au Sénégal pour 15 jours le 25 février et courant juin 2013 enfin en pays Maasaï au Kenya.


Trois mots importants pour toi ?

Respect, justice, amour.

Pour joindre Maïtha LOBJOIS

Terres de Couleurs

02 97 65 42 22
06 62 20 47 98
terresdecouleurs (at) hotmail.com
http://terres-de-couleurs.blogspot.com/

Terres de Couleurs - Maasaï | Facebook
www.facebook.com/TerresDeCouleursMaasai
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