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Bonjour Maïtha, quel est ton parcours ?
En 1999, j’ai fait un premier voyage au Sénégal. A l’époque, j’étais 
travailleuse indépendante en audits de gestion et je travaillais pour un 
groupe national d’architectes constructeurs. En 2000, mon contrat a été 
rompu et en 2001, je suis donc partie vivre au Sénégal. En 2002, je suis 
revenue en France et j’ai créé Terres de couleurs en 2003. C’était une 
façon de mettre une barrière entre ce peuple trop attachant et moi ; la 
structure de l’association m’a permis de prendre de la distance par 
rapport à mon investissement personnel financier dans mes projets avec 
le Sénégal.
Comment intervient ton association ?
L’association travaille avec les villages sur trois plans :
- l’artisanat, problèmes de société,
- l’éveil et l’éducation,
- et la santé et la protection.
Nous passons un 
contrat moral d’échange avec un village pour une durée de trois ans. Pas 
plus, pour ne pas leur donner un sentiment de dépendance. Au départ, 
nous avons aidé les artisans dans leur activité (achat de machine à 
coudre, conseils sur de nouveaux produits, etc.). Pour les villages les 
plus pauvres, nous avons créé ensemble un atelier de teinture de coton 
et accompagné pour l’achat de fournitures, les écoles et le dispensaire. 
Dispensaire sous contrôle du Ministère de la Santé avec qui je ne 
partage pas vraiment les mêmes idées au sujet de la médicamentation. En 
effet, nous connaissions l’existence de l’Hôpital traditionnel de Keur 
Massar près de Dakar créé par le professeur Yvette Parès, premier 
hôpital de médecine traditionnelle au Sénégal, qui oeuvre avec 
l’intervention des tradi-praticiens, (notamment dans la lutte contre la 
lèpre dans les années 1980). Le dispensaire a été obligé de refuser 
l’accès à ces services et est obligé de prodiguer une médicamentation 
européenne complètement inadaptée aux habitants de ce pays. Bref…
De 2003 à 2010, nous avons passé un contrat moral avec cinq villages 
dont 2 que nous avons abandonné car l’échange /partenariat ne 
fonctionnait pas. Je pense que le danger de l’humanitaire peut être une 
dérive…vers une nouvelle forme de colonisation. En effet, il faut savoir 
rester humble à sa place dans tout ceci. Après plusieurs 
incompréhensions avec une population habituée à trop recevoir, j’ai 
décidé d’arrêter temporairement, les actions en cours venant à terme 
avec les villages.
Comment en es-tu venue à ton combat contre l’excision ?
En 1999, la loi sénégalaise contre l’excision est passée. C’était un 
sujet tabou et officiellement, l’excision n’existait plus. Il n’en était 
rien ! En juillet 2011, lors de mon dernier voyage au Sénégal, mon 
dernier constat a été, pas possible d’agir ici car après avoir donné mon 
avis sur l’excision, on m’a reprochée de jouer « le retour du colon ».
Dans le même temps j’ai rencontré en France Kenny Matampash. 
Maasaï, il est le fondateur et directeur de NIA, Neighbours Initiative 
Alliance, ONG de défense des zones pastorales, il a participé au groupe 
de travail de l’ONU sur les Peuples Autochtones et est consultant en 
écologie pastorale auprès de la Banque Mondiale.
Ensemble, nous avons organisé une première conférence au Festival 
du carnet de voyage d’Inzinzac-Lochrist en octobre 2010. Ma première 
question a été : « Et l’excision ? », il m’a répondu que plus de 90% des 
femmes étaient excisées et cela, malgré la loi passée en 2001 au Kenya. 
Ce rite est encore largement pratiqué à la demande des femmes Maasaï 
pour des questions d’habitudes culturelles.
En mars 2012, j’ai donc lancé avec l’association Terres de 
Couleurs le projet « Maasaï ». Ce peuple africain comprend 1 million de 
personnes au Kenya et 800 000 en Tanzanie (environ – les chiffres 
différent d’une information à l’autre). Grâce aux actions menées par 
l’association (conférences, dons, opération Bol de riz dans les écoles, 
ventes de bijoux), nous avons récoltés 5000 euros ce qui correspond à un 
an et demi de scolarité pour 9 jeunes filles non excisées, en contrat 
moral avec les parents. Un document doit être signé par les parents et 
marque officiellement le remplacement de l’excision par un rite 
alternatif. Au Kenya, l’école primaire est gratuite et le collège est 
payant. Pour éviter de payer, les parents marient leur fille avant le 
passage au collège et l’excision se pratique « pour » le mariage. Le 
financement de leur scolarisation en collège est donc primordial dans 
notre combat contre l’excision.
L’opération Bol de riz ?
Le principe est simple : lors d’un repas, les élèves des lycées 
participants (Colbert, Marie Lefranc, Jean Paul II Notre-Dame du Ter 
etc.. ) mangent uniquement un bol de riz avec légumes. La différence 
entre le prix d’un repas habituel et le prix du bol de riz est reversée 
à une association de solidarité internationale. En 2012, nous avons 
bénéficié de cette opération.
Les bijoux vendus sont conçus par les femmes Maasaï de la région 
de Kajiado. Une part du prix revient à la fabrication et l’autre part 
est reversée à la cause de la scolarisation contre l’excision.
Quel est le programme pour 2013 ?
- le 24 janvier prochain, nous avons notre assemblée générale, neuf 
mois après le lancement du projet Maasaï, où nous ferons le point.
- le 16 et 17 février, nous participons au Week-end du Cœur. 
L’argent recueilli est reparti entre toutes les associations caritatives 
et de solidarité internationale de Ploemeur.
- En février/mars, pour la tombola de « 100% pour les assos », 
organisé par le Crédit Mutuel de Bretagne, nous avons des tickets à 
vendre au prix d’1,50 euros (1,25 euros est reversé à l’association qui 
a vendu le ticket).
- Le 29 Mars il y a opération Bol de riz 2013 du Collège Jean Paul 
II à Ploemeur au bénéfice de nos actions.
J’ai prévu quelques réunions d’information sur l’excision, une vente 
de bijoux au restaurant Kertoucouleur maintenant à Lorient, une 
exposition de photos et je pense repartir pour l’Afrique d’abord au 
Sénégal pour 15 jours le 25 février et courant juin 2013 enfin en pays 
Maasaï au Kenya.
Trois mots importants pour toi ?
Respect, justice, amour.
Pour joindre Maïtha LOBJOIS
Terres de Couleurs
02 97 65 42 22      
06 62 20 47 98      
terresdecouleurs (at) hotmail.com
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